Influence romaine sur les rites funéraires en Normandie : introduction (1/4)

“Il n’y a rien de plus vivant que l’archéologie funéraire puisque ce que l’on traque c’est tous les restes, tous les témoignages de l’action des vivants autour de ce corps. Qu’est-ce qui a été déposé ? Quelle attitude a ton donné au corps ? Et quels sont les soins dont il a été l’objet ?” Lola Bonnabel[1], Archéo-anthropologue à l'INRAP[2].

    Vous l’avez compris, nous allons, aujourd’hui, nous intéresser à l’archéologie de la mort en Normandie. Nous voulions vous faire découvrir ce thème, qui est d’ailleurs assez peu développé pour le grand public, et également, par notre travail de recherche, d’assouvir notre curiosité pour un sujet que nous connaissions mal[3]

    Nous voulions essayer de comprendre les traces laissées par les hommes ayant vécu sur notre territoire au travers de leur mort. L’archéologie était une nouvelle approche pour nous de surcroît avec l’aspect funéraire. Mais comme tous les apports historiques, les nécropoles, autrement dit la ville des morts, doivent être analysées avec un regard critique. Une de nos prénotions était de considérer que la façon de prendre soin des morts dans une société permettait d’en apprendre plus sur sa culture et ses traditions. Mais tout comme les écrits qui ne sont pour certaines époques que le reflet de l’élite ou l’aristocratie, les nécropoles n’accueillent pas la totalité de la communauté. De plus les pratiques funéraires ne reflètent pas le monde des vivants mais plutôt la manière dont ils voient leur monde. Ainsi “le processus mortuaire se caractérise par une succession d’étapes porteuses de discours et de messages de la communauté et des proches du défunt”. Bien qu’une grande partie de la cérémonie échappe à l’archéologue, il lui reste la dernière étape avec la mise en terre de la personne décédée[4].

 

    Avant de rentrer dans le vif du sujet, nous souhaitons vous proposer d’abord un article introductif pour vous présenter un peu l’archéologie dans son ensemble puis de poser les cadres de notre recherche. 

L’archéologie funéraire prend jour au VIème siècle avec Grégoire de Tours. Des sépultures sont découvertes lors de la construction d’un édifice religieux. Guibert de Nogent, un des moines, décrit ces tombes : “la disposition des tombes n’est pas du tout la nôtre, mais on les voit groupées en cercle autour de l’une d’entre elles ; en outre, dans ces tombes on a découvert des vases qui ne semblent correspondre à aucun usage des temps chrétiens”. Dès cette époque, on essaye de trouver des explications à la fois chronologiques et culturelles[5]. L’intérêt pour l’archéologie funéraire connaît par la suite de nombreuses évolutions. Durant l’époque moderne, il y a peu de découvertes de tombes ce qui peut s’expliquer par l’attention toute particulière des archéologues tournée vers les fouilles de monuments grecs et romains. Le 19ème siècle est consacré aux recherches sur les fossiles et les sépultures riches en mobilier.

Le 20ème siècle, en revanche, peut être considéré comme une période charnière : on s’intéresse maintenant à des périodes très anciennes, comme le Paléolithique[6]. Les approches sociologiques évoluent également. Robert Hertz parle de la dimension sociale des rites funéraires et constate une différence de traitements funéraires en fonction de la personne, des particularités de sa mort, ou bien de son âge. Quelques années plus tard, c’est Arnold Van Gennep qui s’intéresse aux rites de passage. Il détermine plusieurs étapes pour le passage de la vie à la mort : la phase préliminaire, l’inhumation du défunt ; la phase dite liminaire avec les pratiques rituelles en elles-mêmes ; puis, pour finir, la phase post liminaire qui est la levée de deuil pour les vivants. Dans les années 1950, une typologie est développée par André Van Doorselaer, encore utilisée aujourd’hui. Ce dernier crée une grille d’observation très précise en fonction de “la gestuelle du cadavre”. Il met l’accent sur le transfert ou non des os hors du bûcher, du dépôt dans les tombes, du transfert de résidus de combustion hors du bûcher[7].

Un autre tournant est l’instauration des lois et décrets durant les années 1980-1986 permettant de mettre en place l’archéologie préventive[8]. Mais c’est plus tard, en 2001, que la grande loi (“loi cadre” en terme juridique) régissant l’archéologie préventive voit le jour. Elle est modifiée en 2016 par la loi relative à la liberté de création, à l'architecture et au patrimoine[9]. Cette dernière affirme le “caractère public de l’archéologie préventive, géré par l’Etat, et sa vocation scientifique”. Naît de cette loi l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) en 2002. Cet institut réalise des fouilles archéologiques dites “préventives” remplaçant ainsi “l’archéologie de sauvetage”. Ainsi en 2018, par exemple, 225 fouilles sont réalisées, 31 expositions organisées et 644 publications scientifiques publiées...[10]. Cette archéologie a donc pour but de lutter contre la destruction des traces du passé. L’archéologue fouille des endroits non pas qu’il a choisi mais qui vont être détruits. En plus de changer la manière de travailler, ces fouilles permettent de récolter de nombreuses informations sur une multitude de périodes, ce qui n’était pas le cas auparavant. Auparavant, certaines périodes étaient favorisées par rapport à d’autres[11].

Bien que l’archéologie préventive soit devenue la principale source de découverte de sites, dont des nécropoles, à l’heure actuelle il existe également un autre moyen pour les repérer : l’archéologie programmée. Lorsque des fouilles sont préparées et organisées, des prospections sont prévues. Plusieurs types de prospections existent. Ces dernières sont des explorations méthodiques d’un lieu pour trouver des indices archéologiques. Elles peuvent être “non destructrices” : terrestres avec ramassage de surface et observation des microreliefs ; aériennes pour repérer les anomalies de terrain comme les anomalies de mise en culture, de variation de couleur ou part des méthodes géophysiques. Puis elles peuvent être “destructrices” : le décapage est une technique de fouille consistant à dégager une grande surface de terre pour retrouver les différentes strates et interpréter les détails de leurs imbrications ; le carottage est une technique visant à étudier les couches de terres successives à l’aide d’un échantillon cylindrique appelé carotte ; enfin le sondage jusqu’au sol vierge sur une très petite partie de terrain constitue une véritable fouille. 

 

Après avoir choisi cette vaste discipline, nous devions délimiter notre sujet. Nous nous sommes tournés très rapidement vers l’antiquité. Cet intérêt particulier pour cette période ancienne s’explique par la totale opposition avec nos sociétés actuelles. Très vite nous nous sommes aperçu de son intérêt pour notre sujet qui s’annonçait évolutif. Nous avons donc décidé de traiter des pratiques funéraires du Second Âge de Fer aussi appelée La Tène (-450 ; -50), jusqu’à environ 395 après Jésus-Christ avec la mort de Théodose Ier. 

Nous avons choisi de débuter par la Tène pour connaître les pratiques funéraires qui précèdent directement la conquête romaine. De plus, le début du Second Âge du Fer concorde avec le morcellement des Celtes en peuplades qui deviennent, au fur des siècles, de plus en plus hiérarchisées avec l’influence du modèle cité-État que l’on trouve chez les Grecs ou les Étrusques[12]. Ces principautés sont contrôlées par des familles aristocrates qui entretiennent des relations diverses dont César se servira pour les asservir durant la guerre des Gaules. 

Les années 380 après Jésus-Christ sont un véritable tournant religieux pour les chrétiens. En effet, avec l’arrivée de Théodose Ier au pouvoir, on peut réellement parler du Christianisme comme religion d’État. C’est également durant ce siècle que l’on voit apparaître les premières églises. Cette date nous permet de comprendre qu’un changement s’opère au sein de l’Empire, et donc des sociétés gallo-romaines, car les empereurs deviennent de plus en plus chrétiens et imposent le christianisme comme réel procédé. En prenant cette date, nous comprenons que l’Empire romain devient de plus en plus homogénéisé et donc que les pratiques funéraires vont commencer à être en tout lieu équivalentes. Cette période de 800 ans nous permet donc de voir la société celtique qui existait en Gaule avant l’influence romaine puis voir la transition progressive qui a donné naissance à des sociétés profondément gallo-romaines avant le bouleversement chrétien. 

 

Concernant le cadre géographique, nous nous sommes très vite tournés vers des lieux que nous connaissons. Notre premier choix était de travailler sur la Cité des Calètes qui correspond aujourd’hui au Pays de Caux et une partie du Pays de Bray. Bien que nous ayons des informations sur leur capitale, Juliobona[13], ce choix s’est avéré trop restrictif. Le manque d’informations était trop important. Le choix inverse s’est donc imposé à nous : élargir nos recherches à la Normandie entière afin de trouver des sites plus documentés.

Nous nous sommes donc concentrés sur trois sites que l’on qualifie de “majeurs” au vu de leur documentation importante : Cottévrard, Évreux (Clos-au-Duc) et Pîtres. Néanmoins, nous avons réuni aussi de nombreux sites que nous considérons comme “mineurs” avec une documentation incomplète mais qui peut être utile pour illustrer certains propos. Nos trois sites se concentrent autour de la Seine ainsi qu’autour de la ville de Rouen[14]. Nos sites concernent différents peuples gaulois : les Veliocasses et les Aulerques Eburovices[15].

Pîtres est une ville située dans le département de l’Eure. Sa nécropole est découverte en 1974 suite à l’ouverture d’une carrière[16]. Cette nécropole fait environ 4 000 m² et se situe près d’habitations datant de l’Âge du fer et à l’ouest d’un centre urbain gallo-romain. En 2006 et 2008, E. Mare de l’INRAP effectue le diagnostic et la fouille de la zone sud-ouest de cette nécropole. Cela a permis de trouver 111 sépultures datant à la fois de l’ Âge du fer ainsi qu’à la période gallo-romaine. 

Cottévrard est une commune de Seine Maritime, à la limite du Pays de Caux et du Pays de Bray[17]. C’est lors de fouilles préventives en amont de la construction de l’A29 que ce site est découvert. Il est fouillé sous la direction de Gertrude Blanquaert en 1994[18]. C’est plus précisément la plaine de Bucaille qui nous intéresse ici. C’est un vaste plateau délimité sur ses côtés ouest et nord par la vallée de la Dreule[19]. Il est d’une altitude moyenne de 165 mètres. L’occupation de la nécropole se fait durant la totalité de la Tène. 

Enfin, Clos au Duc est un site datant de l’époque antique. Le monde des vivants occupait les rives de l’Iton, rivière présente à Évreux tandis que le monde des morts occupait le sud de la ville le long de la route reliant Évreux à Chartres. Les premières traces d’occupation pour ce site ont été datées du 1er siècle avant JC. À l’époque de la Gaule Antique, Évreux était une grande capitale historique, celle du pays des Aulerques Eburovices[20]. Elle devient, avec l’arrivée des Romains, une ville très romanisée, appelée Mediolanum Aulercorum. On pouvait y trouver des thermes, des villae, des théâtres… Avec les nombreuses fouilles réalisées sur ce site, on a retrouvé 250 sépultures à incinération et à inhumation[21]

 

En plus d’avoir eu du mal à délimiter une zone géographique, nous nous sommes parfois heurtés à des problèmes propres aux sources archéologiques. Certains rapports de fouilles ne sont pas communiqués dans leur totalité, des fouilles trop récentes ne permettent pas d’avoir des rapports effectués. Il y a également le problème de la vétusté de certaines fouilles… De plus le langage très scientifique de l’archéologie est parfois compliqué au premier abord. En effet, ces rapports sont communiqués de manière scientifique et non pour le grand public.

Nous avons quand même réussi à trouver des documents intéressants via l’INRAP, Gallia, Gallica, mais également les ouvrages disponibles aux différentes bibliothèques de l’agglomération Havraise dont notamment deux outils précieux : les Cartes archéologiques de la Gaule et les Journées Archéologiques de Haute Normandie

 

La Normandie telle que nous la connaissons aujourd’hui était entourée et donc influencée par la Gaule Belgique et la Gaule Celtique, se situant au sud de la Seine. Il faut donc comprendre que deux espaces géographiques se distinguent lors de la Tène. Nous apercevons une zone entre la Seine, l’Eure et l’Andelle qui est un milieu très bien développé avec de grandes nécropoles comme Pîtres. Puis dans la vallée, le paysage est différent, avec de grandes pentes raides, des zones humides et donc un environnement moins propice à un développement sociétal[22].

En ce qui concerne les pratiques funéraires gauloises en Gaule du Nord, la norme est principalement un défunt habillé, en position décubitus dorsal, avec la tête vers le sud, déposé dans une tombe avec de multiples objets[23]. Le plus fréquemment sont retrouvés des coffrages en bois au fond d’une fosse calés avec des pierres. Au-dessus est installé un tertre c’est-à-dire une surélévation de terre, un marqueur de sépultures[24]. Cependant peut être déposé le plus simplement possible, un corps en pleine terre. Durant le Haut-Empire, la crémation du corps et du mobilier devient la norme. Des bûchers sont aménagés à même le sol[25]. Au IVème siècle, la crémation devient exceptionnelle, on a un retour aux anciennes traditions avec la réapparition du coffrage de tuiles, des cercueils de plomb, des sarcophages en pierre.

    En ce qui concerne la structure sociale gauloise, les druides détiennent une place importante. Ils sont les gardiens des traditions religieuses, sont chargés de l’éducation, de la justice et des cultes[26]. Dans les textes antiques est mis en avant la ressemblance des dieux gaulois à des dieux romains bien que les premiers ne soient jamais représentés. Entre le 1er siècle avant JC et le 1er siècle après JC, l’influence romaine devient très forte et l’on voit des représentations romaines apparaître[27]. La Romanisation des sociétés commence. La religion gallo-romaine témoigne de l’assimilation des deux cultures. En effet, l’archéologie met au jour un lien entre divinités gauloises et romaines. Les Fana constitue le principal exemple. Ce sont des édifices hybrides “adaptés à l’évolution des cultes indigènes dans le nouveau contexte impérial”[28]. Une question s’est donc très vite posée à nous : comment la présence romaine a influencé les rites funéraires en Normandie ? 

 

     Nous avons décidé de découper cette série d'articles de façon à suivre un plan thématico-chronologique afin de réussir à voir les différentes évolutions dans les grandes thématiques de l’archéologie funéraire qui sont : la façon de s’occuper des corps (Article 1), les objets retrouvés à leur côté (mobiliers ou offrandes) (Article 2) et enfin la manière dont les défunts occupent l’espace (Article 3). 

 

À suivre…

 

Guilbert Vincent, Doubremelle Clémentine & Laulanet Capucine. 

 


Annexes 

 

Annexe 1 :  Sites “majeurs”

 

    Source : google map.

 

 

Annexe 2 : Peuples de Normandie 

 

 

Source : MUSAGORA,  http://www.cndp.fr/archive-musagora/gaulois/regions/normandie.htm 

 



[1] Lola Bonnabel invité par Vincent Charpentier dans le salon noir sur France Culture, 14/03/2012. Disponible sur https://www.franceculture.fr/emissions/le-salon-noir/archeologie-de-la-mort.

[2]  Institut national de recherches archéologiques préventives.

[3] Cette série d’articles sur l’archéologie funéraire reprend notre dossier d’initiation à la recherche (DIR) réalisé en 2018 sous la direction de Mme Elisabeth Robert-Barzman.

[4] Lola Bonnabel, Archéologie de la mort en France, Paris, La Découverte, 2012, p. 22.

[5] Lola Bonnabel, Archéologie de la mort en France, Paris, La Découverte, 2012, pp. 10-12.

[6] Ibidem, pp. 14-16.

[7] Ibid., pp. 68-69.

[8] Ibid., pp. 18-19.

[9] INRAP, Législations, procédures, financements, 2016 [en ligne]. Disponible sur : https://www.inrap.fr/legislation-procedures-financement-9720

[10] INRAP, Les Chiffres clés 2018, [En ligne]. Disponible sur https://www.inrap.fr/chiffres-cles-12977.

[11] Lola Bonnabel, Archéologie de la mort en France, Paris, La Découverte, 2012, pp. 18-19. 

[12] Franck Perrin, Archéologie funéraire, Paris, Errance, Collection “Archéologiques”, 2007, p. 93.

[13] Actuelle ville de Lillebonne.

[14] Voir annexe 1.

[15] Voir annexe 2.

[16] Yves-Marie Adrian, Eric Mare & Fabien Pilon, “Le quartier sud de la nécropole de Pîtres (Eure). Aperçu des résultats de la fouille de 2008”, Journées Archéologiques de Haute-Normandie Alizay, 20-22 juin 2014, Mont-Saint-Aignan, Presses universitaires de Rouen et du Havre, 2015, p. 111. 

[17] Geertrui Blancquaert, “Cottévrard “La plaine de la Bucaille” (Seine-Maritime). Présentation préliminaire de la nécropole laténienne”, Revue archéologique de Picardie, n°1-2, 1998, p. 171.

[18] Association Française pour l’étude de l’âge de fer, bulletin n°15, 1997, http://www.afeaf.org/bibliotheque/Bulletins_afeaf_pdf/Bulletin_AFEAF_15-1997.pdf.

[19] Isabelle Rogeret, Carte archéologique de la Gaule, La seine-Maritime 76, Paris, Académie des inscriptions et belles-lettres, 1997, p. 195.

[20] Alexandre Vernon, “Evreux : la jolie cité”, Patrimoine Normand [en ligne] mis en ligne en 2004. Disponible sur http://www.patrimoine-normand.com/index-fiche-30219.html.

[21] INRAP, Le Clos-au-Duc à Évreux (Eure) [en ligne], 2011. Disponible sur https://www.inrap.fr/le-clos-au-duc-432.

[22] Georges Bernage, “Les Gaulois et la mort en Normandie”, Patrimoine Normand [en ligne], mis en ligne en 2009. Disponible sur http://www.patrimoine-normand.com/index-fiche-30426.html. 

[23] Ibidem.

[24] Ibid.

[25] INRAP, Antiquité Gallo-Romaine [en ligne], mis en ligne en 2007. Disponible sur https://multimedia.inrap.fr/userdata/chr_fiche_pdf/0/90/90_fichier_Pantiqt_religion.pdf.

[26] “Druides”, CNRTL [en ligne], 2012. Disponibilité et accès http://www.cnrtl.fr/definition/druide.

[27] Vincent Charpentier. Les druides, les vrais [audio]. France culture, 2016. Intervenant Jean-Louis Brunaux. Carbone 14, le magazine de l’archéologie. Disponible sur https://www.franceculture.fr/emissions/carbone-14-le-magazine-de-larcheologie/les-druides-les-vrais.

[28] INRAP, Antiquité Gallo-Romaine [en ligne], mis en ligne en 2007. Disponible sur https://multimedia.inrap.fr/userdata/chr_fiche_pdf/0/90/90_fichier_Pantiqt_religion.pdf.

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